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Le Concours de Musique
(selon la Dépèche d'Eure et Loir du 1 juin 1908)

composée par Mr Fernand Andrieu et interprété comme morceau d'ensemble

Bonneval est une ville heureuse entre toutes. Je ne me souviens cas y avoir assisté à une fête et éprouve les inconvénients d'un temps mauvais ou pluvieux. Non ! Toujours le ciel bleu ! Toujours le soleil! Et, comme généralement,les fêtes y ont lieu l'été, toujours la bonne chaleur oui assoiffé et remplit d'aise les sympathiques cafetiers et débitants du lieu. Donc, pour ne pas manquer à la tradition, le concours de musique de Bonneval s'est déroulé le 31 mai par un temps splendide

Les décorations des rues étaient du meilleur goût. La rue de Chartres était « voûtée » d'oriflammes multicolores, la rue Saint-Roch recelait un arc de verdure triomphal, les rues allant à l'asile et à la Grève étaient surmontées comme d'une pluie menaçante de banderolles et de drapeaux, mais qui se gardait bien de tomber. Ici et là d'engageantes adresses souhaitant bienvenue, honneur, prospérité ,aux visiteurs écharpaient les voies d accès à la vieille cité bonnevalaise comme s'ils étaient les frontons, seuls vestiges, des antiques portes fortifiées, pour certaines disparues. En un mot la population de Bonneval, qui jouit en Eure-et-Loir d'une réputation méritée de goût et d'élégance, avait tenu â la justifier amplement une fois de plus.

Dès la veille, samedi soir, la fête avait débuté par une retraite aux flambeaux à laquelle les musiques locales et la compagnie de sapeurs-pompiers avaient prêté leur précieux concours. Elle fut très réussie et constituait un heureux présage pour la journée du lendemain dont le programme était fort rempli. Dès 8 h 1/2 du matin, la mairie ouvrait ses portes aux membres du jury. On se congratulait. On faisait connaissance. On prenait un harmonique contact. On se constituait officiellement en cinq sections d'examen différentes pour examiner les cinq groupes prévus d'harmonies, d'orphéons, de fanfares, etc., etc.

Est-il besoin de dire que le jury était excellemment composé et qu'il donnait une garantie rigoureusement artistique au concours? M. Massenet, membre de l'Institut, grand officier de la Légion d'honneur, en était le président d'honneur. Les présidents étaient MM. Th. Bureau, vice-président de l'Association des jurés orpheoniques ; Paul Rougnon, compositeur professeur au Conservatoire. Et parmi les membres, on remarquait nos concitoyens, MM. Durrieu, directeur de l'Harmonie chartraine ; Sévénéry, ancien chef de musique de 1re classe au 129e de ligne, directeur de l'Harmonie Saint-Ferdinand et Ruquet, ler prix du Conservatoire.

texte : la Dépèche d'Eure et Loir du 01 juin 1908 - Photos : collection fondation Sidoisne

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