Une jolie photo d'une
femme souriante, certes, qui ne sourit pas au spectateur. C'est un sourire de
méditation, tourné vers l'intérieur. Pensive, elle lit un petit ouvrage qui
éclaire discrètement son visage aux sages bandeaux, voilà Germaine Lesieur, qui
devint, grâce à cet anagramme, Eliane Greuze pour la poésie.Cette figure
attachante qui s'épanouit dans l'amour de l'autre, la charité efficace et
discrète, naquit le 27 février 1896 à Châteaudun d'une famille où on cultivait
la droiture l'honnêteté et l'amour du travail bien fait, l'intégrité et la
sensibilité. Son père, Louis Lesieur fut nommé à Bonneval comme conducteur des
Ponts et Chaussées et la famille vint s'installer à Bonneval où Germaine
Lesieur fit ses études. Tout naturellement, elle se dévoua aux misères, sans
distinction de croyance ou d'opinion et s'intéressa activement à la vie sociale
et communale. Elle vécut de manière
fort simple, gagnant sa vie dans les assurances. Elle fut en charge de la
Bibliothèque municipale et devint conseillère municipale en 1945. d'autre part,
elle joue un rôle certain et actif au secrétariat de l'Entraide Psycho-sociale
de l'Hôpital Psychiatrique. Elle devint
officiellement conservateur de la Fondation Sidoisne le 24 juin 1948 et habita
la maison du 28 rue de la grève. Elle s'occupa également des "Amis de
Bonneval". Cultivée et d'une
vive intelligence, elle se sentit très tôt attirée par la poésie et commença
une carrière bientôt couronnée par les Jeux Floraux de Toulouse, puis au Salon
des Poètes de Lyon en 1930 et enfin en 1933 le prix François Coppée de
l'Académie Française. Elle s'occupa activement de la publication de ses
oeuvres, entamant de longues correspondances avec les éditeurs et ses
admirateurs. La maladie cruelle
qui l'emporta à Pâques 1954, le 19 avril 1954, trouva en elle acceptation
chrétienne des souffrances, adoucies par l'affection et les soins que lui
prodiguèrent Jean et Thérèse Maksud, ses amis de toujours. Ses obsèques furent
célébrées à Bonneval en présence des personnalités de la ville le 22 avril 1954
et elle sera enterrée à Châteaudun. Son oeuvre est celle
d'un poète délicat, attentif aux élans du coeur, à l'intimité, à la souffrance
cachée. Elle savait exprimer la chaleur de l'affection, de l'amour caché dans
l'ombre, qui se sacrifie, l'amour de la famille aussi bien, et décrit avec coeur,
les pauvres, les déshérités, les humbles. La
majeur partie fut réunie dans "Humbles Destins" mais quelques poésie
parurent dans diverses revue de poésie de l'entre-deux guerres.
Mis
à part quelques acides et incisives observations sur la libération à Bonneval
en 1944, et un poème ou deux, encore manuscrits, sa voix ne se fit plus guère
entendre après 1945 en poésie. |
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