Chapitre: chapelle, maladrerie et foire de S Gilles de Bonneval
par l'abbé Beaupère curé de Saint-Sauveur de Bonneval au XVIIIe siècle

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Chapelle, Maladrerie et foire de St Gilles.

Souchet nous conte une visite et une vision miraculeuse que le comte Thibault IV, comte de Blois et de Chartres, surnommé le Père des pauvres fit, en 1151, à la maladrerie de Saint-Gilles de Bonneval:
Une autre fois , comme il s'en alloit de Chartres à Bonneval, il s'arresta à la maladrerie de Saint-Gilles, qui est sur le chemin, pour visiter un ladre fort difforme et infecte, qu'il aimoit pour ses rares vertus et sainteté de vie; il ne passoit par là qu'il ne le vist: arriva que, durant l'absence du Comte du païs, il trespassa, sans que le Comte en sceut rien. Passant quelque tems apres devant ceste maladrerie, il descendit de cheval et s'en alla droit à la chambre où demeuroit ce ladre: il y trouva un homme, celui-ci sembloit sain et net en tous ses membres, qu'il pensoit estre ce mezeau; de quoi estant estonné: «, lui dit-il, je suis véritablement ce ladre, duquel il vous a plû faire estat et honorer de vos visites, maintenant, par la miséricorde de Dieu, je suis entièrement guéri et ne me reste plus que d'avoir la couronne de justice; Dieu, juste juge, et qui sçait départir ses grâces, selon qu'il lui plaist, vous rende au dernier jour la récompense de la charité qu'il vous a plu exercer en mon endroit et de plusieurs autres pauvres.» Le Comte, grandement consolé, baisa les mains de cest homme, ainsi qu'il avoit accoutumé faire aux autres lépreux, print congé de lui et se retira. Estant revenu à ses gens, quelqu'un d'entre eux, qui avoit apprint le décès de ce ladre, lui dit: «é bien, Monsieur, vous croiés avoir visité vostre bon ami, sçavez-vous bien qu'il est mort il y a longtems?» Le Comte fut fort surprins à ces paroles, et néanmoins dissimulant avec prudence ce qu'il avoit veu, il ne fit autre réponse que celle-ci: « tout-puissant et clément! Aiés pitié de son âme.»

Rabouin nous relate la fin de cette maladrerie :

La lèpre ayant complètement cessé, et la maladrerie restant inoccupée, les bâtiments furent en partie détruits en 1623, et les matériaux servirent à réparer la maison du chapelain-prieur; cependant celle-ci ne tarda pas à tomber elle-même en ruine. Les pierres de la maison du chapelain furent utilisées pour la réparation, en 1751, des bâtiments de l'Hôtel-Dieu située sur la rue à Chaux. La chapelle, où l'on disait toujours la messe et des évangiles le 1er septembre, jour de saint Gilles, fut à peu près entretenue; elle ne fut démolie qu'en 1792, à la suite d'une délibération, du 26 novembre 1791, de la municipalité de Bonneval qui craignait que ce local, à proximité « la grande route, ne servît de refuge aux malfaiteurs».

Les statues des saints, la cloche, ainsi que les ornements, avaient été transportés à la chapelle de l'Hôtel-Dieu en 1789, en vertu d'une ordonnance de l'évêque de Chartres.

Depuis longues années, on laboure sur l'emplacement de la maladrerie et de sa chapelle, ainsi que sur ceux des fermes et du village qui les entouraient; sans les restes d'un puits et quelques accidents de terrain, l'on ne pourrait déterminer leur situation.

Voici le quatrième fascicule extrait du manuscrit de l'abbé Beaupère, le chapitre « Maladrerie et foire de St Gilles» commence à la page 172 et va jusqu'à la page 193.
Recherchée depuis longtemps sans succès, la Maladrerie de Saint-Gilles était considérée comme définitivement détruite par l'implantation de la zone industrielle dite de «Saint-Gilles». Les substructions enfouies dans le sol sont apparues exceptionnellement en juillet 1988 à l'occasion d'une prospection aérienne.

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