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La Cavalcade de Bonneval
(selon la Dépèche d'Eure et Loir du 1 mai 1912)

Annonce-t-on une fête à Bonneval, l'écho répond — et l'écho, c'est la rumeur populaire — « La date ! pour que nous y courrions ». Tant est bien établie la réputation des Bonnevalais de faire excellemment les choses, tant il est de tradition, pour les reporters délégués à cesfestivités,de se résumer par ces mots : « Succès ! succès complet ! »Eh bien ! hâtons-nous de le dire, on n'a point manqué cette année à la tradition. Bonneval a fait les choses excellemment — divinement, dirai-je, puisque des déesses étaient, pour la circonstance, descendues de l'Olympe éthéré.On avait réuni un cortège brillant, d'une rare ampleur et d'une belle ordonnance. Des foules étaient venues compactes, enthousiastes, généreuses, et il serait très difficile au délégué spécial de la Dépèche de ne pas imiter ses prédécesseurs pour souligner, comme il convient, la réussite de celte exquise journée et de ne pas en féliciter tout de suite, sans réserve, les organisateurs et tous ceux qui y collaborèrent. 

le défilé

Eh bien ! hâtons-nous de le dire, on n'a point manqué cette année à la tradition. Bonneval a fait les choses excellemment — divinement, dirai-je, puisque des déesses étaient, pour la circonstance, descendues de l'Olympe éthéré. avait réuni un cortège brillant, d'une rare ampleur et d'une belle ordonnance. Des foules étaient venues compactes, enthousiastes, généreuses, et il serait très difficile au délégué spécial de la Dépèche de ne pas imiter ses prédécesseurs pour souligner, comme il convient, la réussite de celte exquise journée et de ne pas en féliciter tout de suite, sans réserve, les organisateurs et tous ceux qui y collaborèrent.Variant les plaisirs, c'est à une cavalcade que, pour ce dimanche, l'U. C. I. F. nous conviait. Dès une heure de l'après-midi, c'est dans la charmante cité, un branle-bas général ! Figurants, chars, se dirigent au point de rassemblement : l'avenue de la gare. Dans leur débandade, ils provoquent déjà une vive curiosité parmi la foule entraînée dans leur sillage : que sera-ce pour l'ensemble !Comme nous le disions tout à l'heure, ce sera le succès et combien légitime et de bon aloi ! A pied, les trompettes du 1er chasseurs de Châteaudun. dont l'uniforme militaire fait, comme toujours, impression sur les masses, enlèvent magistralement de joyeuses sonneries. L'on part.   

 

 

   Apparaît, en habit rouge. M. Martin, commissaire général, à cheval. Tout va bien. Sa satisfaction est évidente. Le public ne tarde pas à la partager.Suivent de superbes mousquetaires dont l'un arbore la bannière rouge de l'U. C. I. F. Leurs riches costumes sont agrémentés d'ornements éclatants. Ils vont coiffés de beaux vigognes, leur long manteau grenat déployé sur la croupe de leur monture. Ils rêvent de tout autre chose, bien sur, que coups d'estoc ou coups de taille. Cela se voit à leurs yeux doux. Gare ! attention les jaloux ! Moins folâtre,certes,la pensée du petit groupe de voltigeurs de l'Empire, qui s'avance derrière. ils sont tout à la joie de posséder leur uniforme. Il leur va d'ailleurs à ravir. Sur leur chechia on lit :" Vive la classe ! " Vive la classe soit, vivent aussi les gentils troupiers ! Et vivent le tsar ! le King et notre bon président Fallières ! car l'entente cordiale figure dans le cortège. En landau, accompagnant notre vénéré président de la République, nous voyons passer, prodiguant leurs saluts à l'assistance, méconnaissables sous leurs masques, et Nicolas nos amis, en uniformes militaires. On se demande « Qui donc c'est ! « On le saura bientôt, car les masques tombent à mi-parcours et les figurants ne sont pas moins acclamés que les souverains qu'ils personnifient, car les uns et les autres sont sympatiques.

 

Comme c'est congé pour tout le monde et pour dégourdir leurs pieds qui s'ankylosaient à rester figés au même endroit les becs de gaz se sont offert... une fuite, ils défilent, proclamant partout les bienfaits du progrès par la comparaison qu'ils évoquent; à l'esprit de ce qu'étaient les torches et les oribus d'autrefois ! Puis, juchée dans une immense contrebasse à cordes — à câbles serait plus exact — la Fanfare Sainte-Cécile se prodigue. C'est le premier char. Nous ne pouvons que prendre bonne note. Et nous nous empressons de le faire.Piqueurs en rouge tunique, cosaque échappé de la steppe, cavaliers arabes aux burnous éclatants de blancheur, encadrent les musiciens. Un margi de spahis imposant d'allure précède les arbicots. Craignant pour leur teint qu'ils protègent de leurs ombrelles, quelques chinois de la Chine sont venus en délégation donner des nouvelles de la jeune République à la république sœur de l'Occident et nous rassurer sur le fameux péril jaune.

 texte : la Dépèche d'Eure et Loir du 01 mai 1912 - Cartes postales : collection fondation Sidoisne

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